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Les Fleurs du Mal

L’Homme et la Mer et l’Albatros font partie de ce recueil, œuvre poétique du mouvement parnassien mêlant symbolisme, romantisme. Baudelaire y définit le rôle du poète, celui de tracer des ponts entre entre l’univers sensuel et l’univers spirituel.

 

L’Homme et la Mer exprime, la fascination de l’auteur pour la mer qu’il croit à notre image, où le désespoir et la beauté se confondent.

 

Avec l’Albatros, Baudelaire évoque l’homme déchiré entre ses aspirations à l’élévation comme à la chute, mais aussi le contraste entre la supériorité intellectuelle du poète et la bassesse de la vie réelle qui le rendent étranger au monde qui l’entoure.

Aimable-Gilles Troude, Contre-Amiral d'Empire

Ce Marin, héros d’une chanson de Marins écrite par Michel Tonnerre en 1963, fût aussi un Marin expérimenté et héroïque.

Source des textes: Wikipedia

Recueil de compositions discrètes

Rade Foraine

Rose Noire

Composition: Webmaster

L’homme et la mer

Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.

 

Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton cœur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

 

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes ;
Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !

 

Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remord,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !

 

Charles Baudelaire

L’Albatros

Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

 

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux.

 

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !

 

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.

Le Capitaine Troude

Aimable-Gilles Troude

Né le 1er juin 1762 à Cherbourg et mort le 1er février 1824 à Brest, est un marin français, contre-amiral en 1811 surnommé par Napoléon Ier, « L’Horace français ».

Satanicles

de Michel Tonnerre – 1993

(Album Ti Beudeff – Keltia Musique)

 

Matelot, le vent est bon,
la cambuse plein’ de jambon,
Avons été si longtemps
A sec de toile dans le gros temps.

 

D’où viens-tu, oiseau de mer
J’arrive d’une grande île,
Vous annoncer que la terre
Est proche de quelques milles.

 

Est-ce vous, Capitaine Troude
Qui vous posez sur le pont
Lorsque s’écorchent nos coudes
Au bois du mât d’artimon ?

 

Et me reconnaissez-vous,
Cap’tain’ Troude, moi qui, de vous,
Ai pris cent coups de bâton
A charge de punition ?

 

Dites-nous que terre est proche
Et que les vents sont portants
Sonne l’heur’ de la bamboche
Attendue de si longtemps.

Services dans les Marines : Marchande, Royale et républicaine.

 

Il entre dans la Marine Marchande en 1776. Il participe à la guerre d’Indépendance américaine dans les Antilles, dans l’escadre de l’amiral Guichen, puis participe au siège de Gibraltar. Avec la paix, il retourne dans la marine marchande. En 1793, il intègre officiellement la Marine d’Etat comme lieutenant de vaisseau et participe aux combats de Prairial à bord du vaisseau Eole. Capitaine de frégate en 1796, il sert sur le Tyrannicide dans l’escadre de Bruix. Il se distingue lors de la bataille d’Algésiras le 6 juillet 1801. Il est promu Capitaine de vaisseau en juillet 1801 après un combat difficile devant Gibraltar à bord du Formidable. Il commande le vaisseau Infatigable lors de l’expédition de Saint-Domingue en 1803. Il commande l’Armide en 1806, puis une division à Lorient en 1807.

 

 

Siège de Gibraltar

 

Après deux jours de combats devant Cadix (Espagne), le 14 juillet 1801, le Formidable commandé par Aimable Troude est retardé par une voilure endommagée.

Quatre des navires de l’amiral Saumarez approchent mais il peut attaquer d’abord la frégate Thames, l’obligeant à battre en retraite. Il ralentit alors, laissant approcher le HMS Venerable, vaisseau de 74 canons, pendant que deux autres navires britanniques, le HMS Caesar et le HMS Superb, manœuvrent pour lui barrer la route de Cadix. Une fois le Venerable arrivé à portée, le Formidable ouvre un feu nourri qui désempare rapidement le vaisseau britannique. Les trois autres vaisseaux britanniques renoncent alors à la poursuite pour assister le Venerable, permettant au Formidable de rentrer dans le port de Cadix.

 

Sous l’Empire

 

Il commande l’Infatigable en 1803 et l’Armide en 1806, puis une division à Lorient en 1807. Il réussi a sortir de Lorient en février 1809 avec trois vaisseaux et cinq frégates à destination des Antilles. Il livre un combat au large des Saintes à une escadre anglaise et rentre à Cherbourg le 29 mai 1809 après avoir détruit sept navires ennemis. Il est élevé au rang de contre-amiral en mai 1811, et commande la flottille de Cherbourg jusqu’à la fin de l’Empire. C’est lui qui va chercher Louis XVIII en Angleterre le 15 avril 1804. Il quitte la Marine en janvier 1816. Il décède à Brest le 1er février 1824.

 

L’homme

 

Le Capitaine Troude était un marin émérite, héros de nombreux faits d’armes et batailles navales, mais dur avec ses hommes qui le détestaient et se sont révoltés à plusieurs reprises.

 
 

Le Formidable

Le Robuste - Classe Tonnant

Le Formidable est mis sur cale à Toulon en 1794 après les travaux du chevalier de Borda et selon les plans de l’architecte naval Jacques-Noël Sané (1740-1831).

Il est lancé en 1795 et incorpore l’escadre de la Méditerranée.

C’est le quatrième exemplaire des 35 vaisseaux de la classe Tonnant, vaisseaux à deux ponts rapides et manoeuvrants qui constituaient le plus grand modèle des navires de ligne, armés de quatre-vingts canons et classés en deuxième rang.

Il est armé de deux batteries complètes de canons lourds :

– 30 canons de 36 livres en première batterie ;

– 32 canons de 24 livres en seconde batterie ;

Et de 18 canons de 12 livres et 6 caronades de 36 livres sur les gaillards.

Poids total d’une bordée : 1 140 livres de fonte, soit plus d’une demi-tonne.

Le carré des poètes

Coucher - Sardaigne

Rade Foraine

Songeant aux sillages qu’il a refermés,

Le Marin contemple d’une âme sereine,

Son mouillage tranquille, aux feux du coucher.

Quand le bateau dort, figé, sur sa chaîne.

 

Coques noires sur l’eau, ou lampions solaires,

Les touristes de mer noyés dans le bruit

De leurs cris de phoques aux relents de bière,

Des usages marins, affichent le mépris.

 

Les navires armés par les Hommes de Mer,

Loin en rade allument leurs marques de nuit,

Capitaines discrets, ils savent les revers

De la négligence, en connaissent le prix.

 

Rose Noire

 

Il pleut dans nos âmes, il pleut dans nos cœurs.

Au matin éclose, l’unique Rose Noire,

Ivre de sa vie dans l’automne qui pleure,

Etend vers le ciel sa parure de moire.

 

Son aura intense, son dessein très pur,

Emportent le regard en l’Œuvre Divine.

Formes, couleur, arôme, mais aussi structure,

Tout en elle fascine, même ses épines.

 

Il est des destins, traversant le temps,

D’où sourd la lumière qui pare nos amers.   

Le Sel de la Terre restera longtemps

Dans l’eau de nos yeux, dans celle de la mer.

 

                  ⚓

 

Rose Noire