S/Y Amarante
Du 14 au 16 juin 2022 – Paros -Varkiza
14 juin
Nous quittons le mouillage de Paroikia pour rejoindre la baie de Varkiza, en banlieue d’Athènes.
La baie est large et bien abritée du Meltem, et munie d’un port de pêche qui permet des embarquements et débarquements faciles avec l’annexe. Cerise sur le cageot, Varkiza est à 20 euro-minutes de taxi de l’aéroport Venizélos.
Le Meltem justement souffle à 25 nœuds établis, et nous décidons de prendre une route nord dans un premier temps, pour ensuite abattre vers Athènes, pour avoir un maximum de route portante.
Nous faisons route au nord-nord-ouest, exactement et notre première escale dans l’île de Syros.

Le bateau, au près, assure sa route à la voile, aidé du moteur au ralenti.
Le confort relatif de notre route ne nous permet pas un repas assis et Espadon procède en maître au pupitre à sandwiches…
En fin d’après-midi, nous mouillons 40 mètres de chaîne dans la baie de Finikas de Syros.

Le vent souffle fort encore, et soudainement, l’ancre dérape. Je dévire le guindeau à 55 mètres de chaine.
L’ambiance est sereine.

Plus tard dans la soirée, alors que nous goûtons le calme post-traversée, nous sommes alertés par des cris à l’extérieur : Amarante a encore chassé sur son ancre, et nous sommes à 20 mètres du bateau sous le vent…
Ses occupants germanomorphes s’agitent et s’inquiètent à juste titre.
Dans ce genre de cas, une seule solution : démarrer le moteur ! Sauf qu’il ne part pas… Rien à faire. Le démarreur est bloqué et même les coups de marteau, shuntage de relais et autres astuces ne donnent rien.
Une seule solution : allonger encore la chaîne que je passe à 85 mètres. (Il y en a 100 au total). La baie est grande, la profondeur de 15 mètres au maximum, et il n’y a plus de bateau derrière nous.
Et à cette heure tardive, j’appelle mon ami électricien Andréas, à Kilada dans le Péloponnèse, que je connais depuis 6 ans maintenant.
Nous discutons. Je fais avec lui une revue vidéo des essais de démarrage, et nous testons les relais. Je lui envoie toutes les fiches techniques dont je dispose, et nous attendons.
Andreas parvient à me trouver un électricien local à cette heure tardive.
Je l’appelle : Antonis ne parle que grec, et mon grec fonctionne : il nous nous donne rendez-vous pour le lendemain à 8 heures.
15 juin
Je pars prendre l’électricien en annexe, en espérant que le vent qui s’est levé à nouveau ne vas pas nous faire chasser plus loin. Espadon reste à bord, prêt à dévirer les quelques mètres de chaîne qui nous restent.
Entre temps, les Germains ont quitté les lieux, sans doute trop contents de s’éloigner de ces français dangereux car imprévisibles.
A mon avis, si un jour un politique a l’idée d’une coopération supranationale avec eux, il faudrait qu’il s’abstienne. Ça a déjà échoué avec les Outres-bretons, alors, pensez, avec les peuplades teutoniques ! Bon ils ont fait de belles choses dans la musique et l’industrie, soit.
Bref, l’électricien monte à bord avec 3 modèles de démarreurs neufs complets, un sac à outils en ruine, une boite de clés qui ne ferme plus, et un bout de fil électrique pourri.
Avec le fil électrique, il refait les tests de shuntage de relais, puis conclut que le démarreur est à changer, ce dont je me doutais.
L’un des démarreurs est le bon modèle, et ce sympathique Antonis nous règle le problème en deux heures, pour un prix très raisonnable, hors TVA, dans la poignée de main fraternelle des gens qui se comprennent bien.
OOOOUUUFFF !
Nous n’avons même pas perdu de temps sur notre itinéraire.
Nous appareillons aussitôt Antonis ramené à terre et l’annexe remontée à bord.
Direction l’Ile de Kea.

Viré la pointe Atsiganokastro qui protège la baie de Finikas, le Meltem nous prend par l’avant tribord. Grâce à notre route nord de la veille, nous sommes maintenant presque au travers et à la voile seule, réduite au tiers.
Le vent monte à 30 nœuds établis, avec rafales à 35, et ça casse de la vague devant.

Amarante affiche 7,5 nœuds, et fait des pointes à 8… Nous passons et laissons loin derrière les bateaux qui ont quitté l’île en même temps que nous.
Sans être régatier, ça fait quand même du bien…
Mouillés dans la baie de Koundhouros de l’île de Kéa, nous savourons l’endroit et le barbecue.
16 juin
Aujourd’hui, nous entamons la dernière traversée vers Varkiza.

Si le passage entre Kéa et le Cap Sounion reste venté, il est effectué rapidement à cette bonne allure du travers qu’Amarante affectionne particulièrement.
Tu sais, quand la coque chante et que le loch indique 8 nœuds…
Ensuite, la remontée de la côte avec ses sautes de vent de terre nous oblige à remettre au moteur, tout en gardant la Grand-voile haute.
Avantage certain : on déjeune assis à table dans le cockpit…

Nous nous glissons peu après entre les yachts au mouillage de la baie de Varkiza.

Ce soir, nous ferons un tour à terre pour commander le taxi d’Espadon pour 5 heures du matin.
Salut à toi Espadon, et merci pour ces bons moments.
Salut à vous mes Bromarins, Espadon et Barracuda, qui depuis 2003 partagent l’Aventure Nautique avec moi.
Varkiza, le 16 juin 2022
Caposud
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One Comment on “Du 14 au 16 juin 2022 – Paros -Varkiza”
Barracuda
26 juin 2022 chez 16h54Génial !