Apôtre et martyr.
A la croisée de Rome, de la Grèce antique et du Christianisme.
Les sources de la vie de Saint Paul sont principalement les Actes des Apôtres et ses Épîtres, qui avec les quatre évangiles sont des textes fondateurs de l’Eglise Catholique.
Paul (Shaul ou Saul en Hébreu) est né vers l’an 5 à 15 à Tarse, ville grecque de Cilicie, célèbre pour ses écoles de rhétorique. Sa famille, pharisienne de vieille souche juive, appartenait à la tribu de Benjamin. Paul (Paulus), était citoyen romain de naissance.
L’empire romain couvre la totalité des rivages méditerranéens à cette époque.
Paul aurait été élevé à Jérusalem en Judée et formé à l’exacte observance de la Loi à l’école de Gamaliel dans le but de devenir rabbin.
Saul apprit un métier manuel, en l’occurrence la fabrication des tentes, qui assurera sa subsistance pendant toute sa vie.
Pharisien intransigeant, il persécute activement les chrétiens, et les traîne en prison.
Tandis qu’il se rend à Damas de Syrie, pour y persécuter la communauté chrétienne, Paul a une vision du Christ qui provoque sa conversion.
Il est baptisé par un disciple, Ananie, puis fait une retraite dans le désert d’Arabie. Il revient à Damas, où il prêche et où les Juifs veulent le faire périr, ce qui l’oblige à s’enfuir, caché dans une corbeille que l’on descend par les murailles.
Il se rend à Jérusalem, où Barnabé (Joseph Barnabas, surnommé Barnabé) l’introduit auprès de Pierre, le chef des Apôtres et chef de l’Eglise naissante.
Pour échapper aux machinations des Juifs, il est conduit à Césarée de Judée, de là, il repart pour Tarse, sa ville de naissance.
Barnabé, chargé d’organiser l’Église d’Antioche en Syrie, tire Paul de sa retraite et tous deux partent prêcher pendant un an dans la capitale syrienne.
À la suite d’une famine qu’on situe vers l’an 45, Paul et Barnabé portent à Jérusalem des secours envoyés par les chrétiens d’Antioche à leurs frères de Judée.
De retour à Antioche, il est décidé que les deux hommes iront évangéliser les terres païennes.
Paul effectue trois voyages de mission d’évangélisation.
Les Apôtres embarquent à Séleucie en Syrie, pour l’île de Chypre.
À Salamine, tous deux commencent à prêcher dans les synagogues ; à Paphos, Paul combat un faux prophète juif et magicien, Bar Jesus ou Elymas, et convertit le proconsul de l’île, Sergius Paulus.
De là, ils passent en Asie romaine, à Pergé de Pamphylie, à Antioche de Pisidie, une région de Galatie, et à Iconium, capitale de la Lycaonie.
A Lystres, en Lycaonie, après avoir guéri un impotent, les prêtres de Zeus veulent lui offrir des sacrifices comme à un dieu. Les Juifs accourus lapident Paul et le laissent pour mort.
Guéri, il repart pour Derbé de Lycaonie, avec Barnabé, traverse la Pisidie et la Pamphylie, où au le port d’Attalea (Attali) il s’embarque pour Antioche.
Dans cette ville s’engage une querelle avec les judaïsants, qui veulent qu’on impose aux gentils nouvellement convertis les rites judaïques, à commencer par la circoncision.
Paul tient tête aux judaïsants et reproche à Pierre sa pusillanimité. Afin de régler la question, on tient une assemblée à Jérusalem ; ce premier concile, ou « Concile des Apôtres » a lieu vers l’an 50, et, à la suite de l’intervention de Pierre et de Jacques, il est décidé de ne pas imposer les observances mosaïques aux convertis venus de la gentilité.
- Deuxième voyage – 49 à 52.
Paul et Barnabé, en désaccord sur la composition de leur équipe de mission, se séparent. Barnabé et Marc s’en vont donc évangéliser Chypre
Paul part pour la Lycaonie accompagné de Silas (Sylvanus) choisi par les frères de l’assemblée de Jérusalem pour aller communiquer aux croyants d’Antioche les décisions prises au Concile.
Ils passent par la Cilicie, à Derbé et Lystres, où Paul s’adjoint Thimotée, fils d’un Grec et d’une Juive, jeune homme d’une vingtaine d’années qui deviendra son confident et dont il fera l’Evêque d’Ephèse en Asie romaine.
Saint Thimotée, Evêque et martyr
De là, les trois hommes traversent la Galatie, la Phrygie et la Mysie (provinces d’Asie) et parviennent à Troas (Alexandrie de Troade). A Troas, Luc se joint aux deux missionnaires.
Ils s’y embarquent pour Samothrace puis Philippes, en Macédoine.
Paul est assez mal reçu dans cette province : à Philippes, Silas et Paul sont battus de verges par les magistrats municipaux.
A Thessalonique, les Juifs suscitent contre eux une émeute.
L’accueil est moins violent à Bérée, d’où Paul gagne la mer afin de s’embarquer pour Athènes en Achaïe.
Là il prêche sur l’Agora, et des philosophes épicuriens et stoïciens grecs le conduisent devant l’Aréopage, où il tient un discours qui choque les auditeurs lorsqu’il est question de la résurrection des morts : il obtient cependant quelques conversions, dont celle de Denys l’Aréopagite, premier évêque d’Athènes.
Saint Denis l’Aréopagite
Eglise Saint Roch, Paris
Vers 51, à Corinthe, où il se rend aussitôt après, Paul se lie avec un Juif, Aquila, et sa femme Priscilla, venus de Rome, d’où un édit de Claude Ier vient de chasser les Juifs ; ils sont aussi fabricants de tentes, et Paul travaille avec eux tout en prêchant à la synagogue.
Les Juifs le traînent devant le proconsul d’Achaïe, Gallion qui renvoie les plaideurs, refusant de juger un litige de caractère religieux.
Paul reste près de dix-huit mois à Corinthe avant de s’embarquer pour Éphèse; de là, il navigue jusqu’à Césarée de Palestine, d’où il rejoint à Jérusalem avant de rentrer à Antioche.
- Troisième voyage – 53 à 58
Paul a laissé Silas et Timothée à Corinthe.
Il s’adjoint pour son troisième voyage Tite, un jeune païen converti qui participera au premier concile aux côtés de Paul.
Saint Tite, Evêque de Crète
Paul parcourt les territoires des Galates et la Phrygie pour y affermir les Églises déjà fondées, puis il séjourne deux ans à Éphèse.
Son prosélytisme efficace y provoque une émeute des commerces liés au culte d’Artémis. Il doit quitter la ville, se rend en Macédoine, puis parcourt en bateau les îles de la mer Égée. Il débarque à Césarée et revient à Jérusalem.
Là, les Juifs soulèvent la population contre lui, mais à cause de son statut de citoyen romain, le tribun militaire Lysias l’arrête et l’envoie à Césarée au procurateur Marcus Antonius Felix, qui le retient captif deux ans.
Paul en appelle à César, et Festus, le successeur de Felix l’envoie à Rome.
- Le voyage à Rome – 59 à 61
Le voyage se fait par mer, en compagnie de Luc, par Chypre, et la Crète.
Une tempête cause le naufrage du navire tout près de Malte, où les deux hommes restent trois mois avant de reprendre la mer.
Ils passent par Syracuse en Sicile, Pouzzoles sur les terres de Rome, où des chrétiens viennent les visiter, et enfin au printemps 61, arrivent dans la ville de Rome.
Bien que captif, Paul loue un logement qu’il occupe avec le soldat chargé de le garder.
La captivité romaine
Paul continue de prêcher aux Juifs et aux gentils, et demeure deux ans ainsi, sans qu’il passe en jugement.
A ce point se termine le récit des Actes des Apôtres.
Il aurait subi le martyre en 64, lors de la persécution de Néron rapportée par Tacite.
Selon des écrits apocryphes, après la persécution de Néron, il aurait été arrêté, mis en captivité, et aurait été décapité sur la voie d’Ostie, vers 67, après un long procès.
Saint Paul Apôtre – Rembrandt – 1635
- La doctrine de Saint Paul.
Paul est de formation hébraïque traditionnelle. C’est un intellectuel instruit qui maîtrise également la langue et la culture grecque. Il est citoyen romain, intégré dans l’empire romain d’orient.
Les Lettres de Saint Paul sont donc écrites en grec par un juif d’éducation traditionnelle vivant dans le monde romain.
La société juive de son époque est divisée, sujette au fondamentalisme comme aux dérives sectaires et morales.
Les non-Juifs, eux, les « Gentils », ont une conception libertaire de la morale.
Ses écrits vont donc pour une part restaurer les principes issus de l’ancien testament juif et des règles morales et sociales traditionnelles de sa culture.
D’où ses exhortations à l’abandon des idoles et de la débauche. Il replace le rôle de l’homme et de la femme dans la nécessité de placer la famille au centre de la vie sociale.
Par ailleurs, Paul enseigne que ce qui compte dans le rapport avec Dieu, c’est la grâce de Dieu en Jésus Christ plus que la morale.
La foi est l’acceptation du don de grâce qui est offert à l’homme par Dieu.
Paul met l’accent sur la foi, l’espérance et donne une place fondamentale à l’amour, sans lequel toute recherche de vie intérieure, de spiritualité est vaine.
Paul promeut l’Identité Chrétienne », définie non seulement par des règles de justice et de comportement, mais également par l’aspect mystique de la vie chrétienne. Chaque chrétien vit en Jésus Christ.
Pour Paul, l’Eglise concerne une communauté concrète dans un lieu déterminé. Il y a l’Eglise de Corinthe, celle de Thessalonique, de Philippes etc.
Enfin, pour l’Apôtre, l’Eglise est égalitaire.
Il enseigne qu’en Jésus Christ il n’y a plus ni juif, ni grec, ni esclave ni homme libre, ni homme ni femme. Il en est ressorti au fil des siècles le sens universel et donc « catholique » du terme d’Eglise.
L’épée a été l’instrument de supplice de saint Paul aux « Tre-Fontane » de Rome.
Les artistes l’ont représenté en enseignant et en combattant du Christ, l’épée à la main.
A terre, le 22 mars 2021
Caposud
