S/Y AMARANTE
Du 2 au 9 juillet – Dans les Cyclades_2.
Je reprends ma virée en solo interrompue par le zef. Direction Les îles de Sikinos et Folegandros.
Mardi 2
Ce matin, le Meltem souffle encore à 25 nœuds, mais je mets le cap au sud, donc le vent va porter, et ça va être un régal…
Passé une fois de plus le détroit entre Antiparos et Paros, je laisse sur mon bâbord la petite chapelle de l’îlot Kampàna.
Les Grecs construisent des chapelles partout où c’est difficile d’accès, un peu comme nos croix en haut des montagnes avant que la France ne devienne islamique.
Laissant l’île de Ios sur bâbord, et après un essai de mouillage dans une crique trop étroite, Amarante se retrouve ancré à l’entrée de la petite baie de l’unique port de Sikinos.
On est bien ici. Il n’y a que des touristes grecs. Peu de ferries, pas de grands hôtels, pas de boites ni de bars à coups-bas.
Amarante aussi est bien. Il fait de la moule, tranquille, comme un pescadou après le pastis.
Ayant loué une voiture chez le « restaurant-épicerie-station-service-location de voitures » de l’île, je monte à la Chora pour la journée. Ce commerçant laisse l’impression d’être sûr que tu vas faire des affaires avec lui, curieusement.
Chaque petite île a sa Chora (χώρα = la ville, le pays).
C’est le lieu de vie de l’île, en hauteur, donc venté.
Il y fait plus frais, on y construit un fortin, un monastère, et des moulins. Il y a souvent un plateau cultivable au creux de deux pics montagneux. De là-haut, on voit venir les pirates.
Au bord de l’eau, il n’y avait auparavant que les bateaux de pêcheurs, tirés à terre, ou au mouillage.
La visite au monastère s’impose.
Je suis reçu par une moniale, toute jeune, bien dans sa peau, et qui parle un anglais parfait.
Quelle paix.
Une halte profane s’impose après la pieuse visite. Demandez : « μια παγωμένη μπύρα » : une bière glacée…
Avant de regagner le bord, je pousse jusqu’au sommet de l’île ou se trouve évidemment une chapelle.
Evidemment, ouverte. Ici on ne craint pas les destructions d’édifices religieux.
3 juillet 2019
J’appareille de Sikinos pour Folegandros, que je ne connais pas et je prends une place à quai pour éviter une recherche de mouillage dans une île aux contours abrupts.
L’île est très rocailleuse, avec une ou deux criques propres au mouillage, et très prisées par les touristes.
L’île ne m’a pas laissé un grand souvenir.
De nombreuses résidences d’été ont été achetées et rénovées par des touristes aisés qui vivent en autonomie autour de leur piscine. Il y a peu de restaurants et peu de sites remarquables.
Un peu de vent s’étant levé du Nord-est en soirée, je décide d’appareiller en pleine nuit, la houle rendant la place à quai inconfortable et dangereuse pour le bateau.
Pas de regret mais une belle nav’ de nuit en solo.
Et pas question de relâcher l’attention : les ferries sont à peine moins nombreux la nuit.
Je mouille vers 03h00 dans la baie de Despotiko, bien connue, en me faufilant aux jumelles à vison nocturne entre les bateaux de location sans feux de mouillage et les arbres de Noël des blaireaux maritimes qui les remplacent par des feux clignotants de jardin de chez Leroy Merlin.
Les nains de jardin sont à bord. Ça me fera le sujet d’un poème.
Je reste au mouillage jusqu’au 6, faisant quelques virées à terre pour une ballade ou un restaurant.
Le 7 juillet, j’appareille pour Paros pour y accueillir mon équipage préféré : Profitéole et Turciopuce.
Amarante connait la route, et le passage d’Antiparos est devenu une formalité, même par ce petit vent de Nord méchant qui fouette le bateau.
Au mouillage à Paroikia, Ile de Paros
Le 8 juillet 2019
Caposud