S/Y AMARANTE
Koiladia 2019
Du 20 mai au 13 juin – retrouvailles.
Ce 20 mai, un dimanche, à peine arrivé à Koilada et même si le chantier Basimakopoulos est fermé, je ne peux pas m’empêcher d’aller voir mon bateau.
Mon bateau…
Le bateau est en parfait état, mais « pourri » ! On verra demain pour le nettoyage.
Cette année, j’ai loué une voiture à l’aéroport d’Athènes, et j’ai pris une chambre d’hôtel.
La vie sur un bateau au chantier, je connais et ma TursioPuce aussi d’ailleurs (remember Perama – 2018): c’est faisable, mais ce n’est pas commode.
L’hôtel (genre-style chambre d’hôtes) est sympa, et je suis un des rares clients.
Les patrons grecs ne sont pas à l’hôtel : le ‘Supervisor’ indien me fait ses démonstrations de disponibilité absolue à ma personne, si typiques de son pays, et que j’ai bien connu dans une vie antérieure.
Le service effectif du ‘Superrrvisorrr’ n’est pas à la hauteur des démonstrations, et ça aussi, c’est typique. On arrive quand même à communiquer avec un peu d’allemand, d’anglais et de grec.
Par contre, mes œufs coque seront toujours durs et froids, malgré mes explications méthodologiques, signe que les flux de communication ne sont pas au point.
C’est quand même confortable, joliment situé, doté d’une piscine, et je n’y prends pas mes repas…
Lundi 21 mai.
Je commence par laver le bateau à l’eau et au détergent spécial ‘pont’.
Dans cette partie du Pélopponèse, l’eau de ville est saumâtre, ce qui rend lesavonnage et le rinçage difficiles à la douche, mais elle est bien suffisante pour le lavage des bateaux.
Aujourd’hui, j’ai rendez-vous avec tous mes prestataires :
Andreas a démonté et nettoyé les moteurs d’enrouleurs, et changé les charbons.
Ilias m’a refait le capot moteur qui présentait des bulles de corrosion au niveau des charnières de vérins de levage dudit capot. Amel a utilisé des ferrures en fer doux insérées dans le plastique du capot : avec la corrosion marine, c’est désastreux. Problème réglé.
Popi, la maitresse voilière, me rapporte mes voiles mises en dépôt, et quelques travaux de coutures diverses.
Dimitris doit me faire les vidanges et remplacements de pièces d’usage du groupe et du moteur de propulsion.
Je fais les essais que je peux faire « au sec », et surprise : le moteur hors-bord est bloqué.
Je n’ai pas été prudent en quittant Amarante en octobre dernier : après la brafougne à 50 nœuds, j’aurai dû faire réviser le moteur.
Je le fais ouvrir par Ermioni Marine, le concessionnaire Yamaha. Résultat : pistons corrodés, bloqués, carburateur dans le même état. Dommage : un bon 15 chevaux 2T, introuvable sur le marché maintenant.
Ermioni Marine me revend un 9.9 CV 2T kité à 15 CV, à prix d’or, mais qui à l’usage s’avère excellent.
Lundi 28 mai.
Mise à l’eau.
Aux essais à flot : surprise ! Le propulseur d’étrave fait un bruit de moulin à café !
Encore… Ce sera la cinquième fois.
Je mets Amarante à quai au quai des voiliers de Koilada.
C’est calme, et les autres bateaux de passage vont ou partent du chantier.
Le plus dérangeant, c’est le canot qui fait la liaison avec l’île Koronida qui ferme la baie au sud, propriété de l’Armateur Livanos.
Le pilote abaisse sa vitesse à 5 noeuds, comme il est prescrit, mais seulement au niveau du port de pêche. Devant les voiliers, il passe à 20 nœuds…
Bref, au démontage du propulseur, il parait évident que l’interface entre les pignons est mauvaise.
Les dents sont usées à leur extrémité.
Je contacte Amel Hyères, qui a un kit d’engrenages disponible, mais je leur explique schéma à l’appui que son remplacement ne résoudra pas le problème. Ils me proposent alors de leur envoyer l’ensemble du corps du propulseur.
C’est énorme !
Avec l’aide de Dimitris, je prends contact avec un atelier d’Athènes spécialisé dans les réducteurs marins.
Or, il faut que j’ailles à Athènes pour faire éprouver mes bouteilles de plongée et détendeurs. J’emporte donc le prop’.
Le diagnostic de l’atelier est le même que le mien : le kit d’Amel n’est pas aux cotes de construction du corps de propulseur.
En dix jours, ils fabriquent deux engrenages, remontent et testent le propulseur. Ce sera mon deuxième voyage à Athènes : je connais bien la route par Corinthe et Epidaure, maintenant…
J’adore rouler en Grèce sur les routes secondaires. Elles ne sont pas en très bon état, mais quelle liberté !
Epidaure, vue du col de Koliaki.
Et une petite halte dans une « ταβερνα » de bord de route…
Mercredi 12 juin.
Propulseur remonté à flot. J’ai l’habitude maintenant. Dimitris me donne un coup de main pour la mise en place.
Je peux enfin appareiller vers Paros. En fait, ce sera pour demain : je n’ai pas de contrainte de temps, et en attendant, je mets Amarante au mouillage dans la baie, histoire d’éviter le canot de l’île Koronida au petit matin.
L’île Koronida dans le couchant.
J’aurai passé plus de trois semaines à Koilada, ville qui n’a pas grand intérêt en soi.
Par contre la région est superbe, les gens qu’on rencontre courtois et amicaux, et j’ai profité de mon temps libre et de mes réparations pour faire le tour des quelques villes du voisinage. Partout, l’accueil y est chaleureux, et les produits qu’on achète de qualité.
Koilada le 12 juin 2019
Caposud