S/Y AMARANTE
Athènes – Paros – Koiladia 2018
Du 17 au 22 septembre
Je suis venu à Paros pour faire du kitesurf, alors je m’organise.
Location de quad, en négociant un prix hors saison avec un ancien des forces spéciales néerlandaises, tenant boutique de location de véhicules à Paros, grand pêcheur au gros devant l’Eternel. Forcément, il y a des points communs et ça aide bien dans le business.
Je passerai trois jours de rêve à kiter au centre Paroskite de Punda, avec une aile de 9m2 dans 25 à 28 nœuds de vent.
Le 21, je dois mettre Amarante à quai, car le moteur de l’annexe ne tient pas son régime. J’ai essayé de nettoyer tout ce que j’ai pu, mais je n’ose pas m’attaquer au carburateur.
Heureusement, il y a un concessionnaire Yamaha dans l’île.
Je me mets à quai sur la digue, côté large, ce qui n’est pas très confortable dans ce régime de Meltem qui fait danser les bateaux.
Pas le choix. Le port est plein de bateliers locataires du vendredi au dimanche, et de bateaux de propriétaires en semaine. J’ai la chance de trouver une place en me levant tôt. Et la rade est pleine de ceux qui attendent une place au port.
Shark Marine vient chercher mon moteur. On est vendredi soir. J’ai réservé ma place jusqu’à lundi au cas où… Lundi 24, il faut que je parte car un fort Meltem est annoncé.
Le samedi matin, miracle, Andreas me rapporte mon moteur. Ils ont nettoyé le carburateur, et tout fonctionne. Au passage, il me demande quand je compte partir et me conseille de ne pas attendre lundi, et même de partir dès que possible. Il a un bateau, il est du coin, je décide d’écouter son conseil, et d’appareiller demain dimanche 23.
Pour être prêt à l’aube, je remets Amarante au mouillage en rade. Enfin, je fais 30 mètres vers la rade en virant ma chaine (ici on mouille l’ancre à l’avant et on s’amarre à l’arrière), et je remonte la chaine d’un locataire marinier arrivé après moi et mouillé en travers.
Seul à bord, c’est un régal. Avec l’aide d’une amarre et de ma gaffe, je dégage l’ancre, remet à virer la chaine, et me fait stopper 20 mètres plus loin par une seconde ancre. Deuxième exercice devant la foule intéressée par le marin solitaire qui se dém… pour corriger la foutrerie des amateurs.
Je suis favorable à la mise en place d’un permis de navigation à la voile.
23 septembre
J’appareille au lever du soleil du mouillage.
Il y a en effet onze heures de traversée jusqu’à Ermioni sur la côte du Péloponnèse.
Amarante taille sa route avec voiles et moteur en appui pour conserver 7 nœuds minimum.
En milieu de matinée, un de mes amis marins vient me dire bonjour furtivement.
En fin d’après-midi, a l’approche de la côte est de l’Ile d’Hydra, on est bien aise à bord.
Le mouillage en rade d’Ermioni est tranquille et la nuit réparatrice.
24 septembre
Je surveille la météo. Un fort coup de vent de nord-est se prépare dans la zone entre le Pélopponèse et les Cyclades. Je décide de remonter dans le fond du Golfe Argolique, vers Nauplie.
J’appareille donc dans cette direction en ménageant deux escales. La première sera à midi pour déjeuner.
Je mouille Amarante dans la crique de rêve de Zogorgià, située au Nord de l’île de Spetsai.
Puis Amarante prend son mouillage du soir en baie de Koiladia. Ça me permet d’aller reconnaitre les lieux en partant demain matin.
25 septembre
Pendant la traversée de Koiladia à Vivari, le temps a changé. Le vent est devenu vif, et changeant. Le ciel se couvre de nuages.
Je suis content d’arriver et de trouver une place au mouillage, sur 10 mètres de fond. Je laisse aller 30 mètres de chaine, puis 40 en voyant le vent fraîchir, et de nombreux bateaux arriver.
Le vent va souffler à 35 nœuds, pendant les deux jours que je passe ici, puis une accalmie se fait qui me permet d’aller déjeuner à terre et marcher un peu.
Le 26, le vent s’est calmé. Il faut que je rejoigne Koiladia ou j’ai rendez-vous au chantier le 28 pour la mise à terre. La météo indique du vent de Nord Est jusqu’à 25 nœuds sur le trajet vers Koiladia.
27 septembre
J’appareille en début de matinée.
Très vite le vent monte à 30 nœuds puis 35. Je suis à la voile réduite. Au passage de la pointe Iria, je vois au loin une bande blanche qui barre l’horizon. A la jumelle, je distingue qu’il s’agit d’un mélange de vent et d’embruns. J’hésite à faire demi-tour, et finalement reste en route, en réduisant encore la toile.
Quand j’arrive à proximité de la zone « blanche », le vent monte à 50 nœuds, et bloque l’anémomètre qui ne peut pas monter plus haut.
Le vent couche le bateau. Les vagues sont courtes et déferlantes. L’eau pénètre par les joints du pare-brise. Je ferme la descente, met le moteur en route, et enroule ce qui reste de toile au vent, puis je mets cap à la côte au vent.
Cette heure passée à 3.5 nœuds, bateau gîté à sec de toile en attendant l’abri relatif de la côte a été longue…
Amarante est un bon bateau, et je ne regrette pas les heures et les sommes passée à l’entretien.
La suite est simple : une fois à l’abri des effets de mer en bord de côte, je mets la barre sous le vent, et me dirige au portant et à sec de toile, toujours, vers la baie de Koiladia ou je peux mouiller Amarante avec 40 mètres de chaine sur 3 mètres d’eau entre deux rafales.
Aucune des météos que je pratique n’avait détecté la formation d’un cyclone subtropical au sud de cette zone, et le courant de Nord consécutif qui s’est accéléré dans le golfe Argolique et la mer de Myrto.
Amarante a été mis a terre par le chantier comme prévu le 28.
Le cyclone est passé sur Koiladia, avec finalement de grosses averses et des vagues déferlantes en bord de côte, mais les vents sont restés relativement modérés (35 nœuds sur le chantier), permettant même des ballades méditatives entre deux averses le long des quais déserts de ce petit port de pêche en fin de saison.
A sec au chantier Basimakopoulos à Koiladia
Le 30 septembre 2018
Caposud
