S/Y AMARANTE

Les deux premiers jours qui ont suivi le, départ de Nemo et Loptimist ont été dévolus à la lessive, et au nettoyage du bateau.

Dehors : croute de sel de 12 jours, et dedans, traces de la vie commune.

Côté voisins de port, je faisais figure d’ancien.

J’ai vu arriver un anglais charmant sur bâbord, avec qui j’ai eu le plaisir de partager pendant le séjour un « hello, how are you » discret et efficace, tandis que sur tribord, se présentaient successivement une « секций » russe, suivie d’une « abteilung » germanique, chacune des deux sections hurlant ses ordres de manœuvre, comme ses conversations de carré jusqu’à une heure avancée de la nuit.

C’est drôle en comparaison de leur langue, verna-culaire, comme les chants russes et allemands peuvent être mélodieux !

Ce 5 juin, je décide de faire quelques emplettes, dont un chapeau, la casquette américaine, elle-même issue de la casquette britannique, ne me satisfaisant point.

J’opte pour un galure informe dont on me dira plus tard qu’il me fait ressembler à un australien, ce que je préfère, bien que l’image que j’en retiens ne me paraisse pas aussi flatteuse.

La vie du capitaine solitaire se poursuit, tout en ménageant les instants culinaires indispensables : ce jour, darne d’espadon sur riz pilaw.

Le port, lui, garde son calme sous le soleil de plomb de ce mois de juin.

Tandis que les messages d’étape d’Oltogether, d’une exactitude toute maritime me parviennent, annonçant l’arrivée proche de l’équipage.

Naoussa, Ile de Paros, le 5 juin 2018

Caposud