
S/Y AMARANTE
Vendredi 17 juillet.
C’est la journée qui précède le départ de Profitéole
.
Nous nous lançons à l’assaut du Castello, la ville fortifiée qui domine Cagliari.
L’histoire en sa sagesse nous enseigne que la citadelle fut bâtie par les espagnols pour défendre les chrétiens de Cagliari contre les attaques des vandales et des arabes au XI-XIIe siècle.
Les murailles ne résisteront cependant pas aux anglais quelques siècles plus tard quand ils envahiront l’île.
Les anglais bâtissent maintenant des murailles quand les européens détruisent leurs propres citadelles.
La roue tourne, comme on dit à Marseille.
On le dit aussi ailleurs, d’ailleurs. Mais à Marseille, d’abord, on la regarde la roue, on discute, et après seulement, on la fait tourner. Et on la regarde encore tourner, et ça fatigue. Oh que ça fatigue ! Alors on boit un coup et on en rediscute.

En tout cas le Castello, c’est beau, hétéroclite(1) et esthétique dans son authenticité.
(1) Hétéroclite, c’est un copain d’Achille et de Patrocle, et il a du mal à s’intégrer dans ce monde qui change trop vite pour lui.

Y’a même des ascenseurs !
Bon le terrain vague pour y accéder, avec les tags et toute le reste, on préfère l’emprunter de jour et le rendre la nuit.

Un peu génois, non ?
Au fond, la Marina : Portus Karalis, ou est amarré Amarante, marrant, non ?
Karalis, c’est le nom de la ville romaine antique : plus de 2000 ans d’histoire.
Le premier port fut phénicien, comme Marseille.

La lagune nord.
La Sardaigne du sud est un pays de lagunes.
On y retrouve tout ce que nous connaissions aussi dans notre pays : les paluds, les parcs à moules, les flamands roses, les moustiques, et les éoliennes.
Ici, Ils (2) ont mis les éoliennes dans la zone industrielle.
De ce fait, la nuisance est concentrée et gérée, ou plutôt ingérée globalement. C’est un principe holistique. Tu me suis ?
(2) (2) (les décideurs éclairés et désintéressés du bien commun)

Le Castello domine…

Vestige flamboyant de notre patrimoine fondateur chrétien, la cathédrale Santa Maria et son intérieur baroque invite à la contemplation.


Certains des immeubles anciens pleurent leur splendeur passée…

Tandis que de calmes ruelles invitent à la promenade dans l’ombre fraiche du soir qui tombe.

La martiale tour de l’Eléphant, une des portes de la ville forte, nous domine de ses murs de pierres parfaitement alignées.

Moi-même, Caposud, martial et parfaitement aligné, sauf la main, encore un peu éléphantesque.

Postés dans le haut d’une poterne traversant le rempart, d’altiers lions de pierre fixent de leurs yeux éternels le passant ébaubi qui pensif, s’éloigne vers sa destinée.
Samedi 18 juillet
Happée par son taxi, Profitéole
s’en est allée ce matin vers le monde réel.
Le trou de l’absence s’est ainsi reformé dans le continuum spatio-temporel.
Dimanche 19 juillet
Turciopuce et moi, nous glandons allègrement.
La chaleur dans la journée est intense, et l’air ne se rafraichit que tard dans la nuit.
Donc lever tardif, vers 11h00, course au supermercato du coin, délicieusement climatisé, avant que le cagnard ne se réinstalle.
C’est top : quand on navigue à bord d’un navire, on peut être livré, comme en Sicile.
Vers midi, pour être sûr qu’il soit levé, appel au docteur-qui-n’arrive-pas-à-faire-dégonfler-ma-main, et qui prescrit, après les antibiotiques, la cortisone et l’antihistaminique, de la vitamine B.
Je le rassure en lui expliquant que la partie nécrosée est tombée toute seule, et je le salue courtoisement pour la dernière fois.
L’après-midi : sieste à la clim du bord, à donf… jusqu’à 17h00 : l’heure d’aller se promener.
Nous nous arrêtons à notre troquet habituel, le Daisy Bar.

Là, nous entamons une ‘discutatio’ sur la sélection du restaurant du soir qui ira bien, à l’aide du fameux ‘Tripe-à-deux-viseurs’, que j’utilise couramment, mais dont je me dois ici de taire le nom.
Lundi 20 juillet
Aujourd’hui arrive Lartimon, vieux compagnon des virées Croates, qui nous accompagnera lors du voyage de retour, et à qui, à peine débarqué de son taxi, nous faisons visiter le Castello et la fameuse Torre de L’Elephante.

Qui continue à dominer la Marina de Portus Koralis.

Amarante est bien là ma foi, mais on ne voit que ses mâts…
Nous repartirons demain matin, les pleins faits, vers le sud.
Nous avons le temps : il faut être à Marseille le 1er aout.
Cagliari, le 20 juillet 2015
Cap Au Sud, en retard dans ses œuvres, mais c’est la faute de la main bouffigue.
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