1er juillet 2015 – Mouillages en solo au sud de Cagliari

 

 

S/Y AMARANTE

 

29 juin 2015

 

Le port, ça va un moment, mais d’abord, c’est cher, ensuite, le bateau ne bouge pas.

Donc, ce matin du 29 juin, formalités faites, Amarante mets le cap sur le Capo Spartivento.

Petit vent de SE.

Premier mouillage : dans la baie de l’isoletto San Macario

 

 

 

 

La paix tombe sur la rade

 

 

Et présage une nuit tranquille.

 

Le lendemain, appareillage de bon matin,

 

 

 

Et halte vers 11h30 pour déjeuner au mouillage dans une eau cristalline.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Salut !

 

L’après-midi : mauvaise limonade !

Il est 15h30. Je mets en pêche à la traine au moteur sur des fonds de 5/6 mètres, et j’attrape aussitôt un poisson fin et argenté, bardé d’épines.

Qu’à cela ne tienne, il suffit de les rabattre pendant qu’on enlève l’hameçon !

 

Bravo, gagné, Caposud : c’est une Vive qui me lacère la main droite en deux endroits. Pas de gants, évidemment !

C’est profond, le sang pisse sur le pont. La douleur est inimaginable, fulgurante.

 

Complètement sonné, je balance le poisson et l’attirail à la mer, puis je mets le bateau au ralenti cap au large, et c’est tellement insupportable que je déclenche un PANPAN sur le canal VHF 16.

 

Le MRSC Cagliari me répond, et n’en finit plus de poser des questions sur le bateau, sa position, dernier port, prochain port, numéro de portable…

On passe sur 11, c’est brouillé. Je repasse sur 16, il met 5 minutes à revenir.

On passe sur portable, et ils annoncent un canot rapide sous une heure….

 

Entre temps, plongé dans le coltar, et hurlant de douleur, je me fais un café double, puis je fais voler la pharmacie du bord pour trouver un traitement. J’avale une double dose de Doliprane 500, et je m’applique un antihistaminique autour des plaies.

Finalement, je me dis que la route au large peut durer longtemps, et je décide d’aller mouiller dans une crique proche. Je dévire 30 mètres de chaine, stoppe les appareils, puis je me prépare un sac avec portefeuille, papiers et quelques vêtements de rechange.

 

Tandis que je me concentre sur ma respiration et serre mon bras avec ma main gauche, alors que celui-ci commence à gonfler, et la main blessée à bleuir, un canot s’approche : un surveillant de la plage !

Ils ont entendu les appels. Ils me prennent en charge, m’assoient à l’ombre, et me font tenir sur la main envenimée une bouteille pleine d’eau très chaude. (Mon ami médecin-curé que j’ai joint plus tard m’a expliqué que quand on est marin, on sait que le venin de vive se traite par la chaleur immédiatement : merci mon Père).

 

Après une heure de ce traitement, la douleur a un peu diminué, et des secouristes arrivent. Ils me prennent mes constantes, qui sont normales, ce qui leur permet de m’informer que je ne suis pas allergique, car sinon, je serai déjà mort. Par contre aucun médecin local n’accepte de me prendre en charge : il faut aller à l’hôpital de Cagliari.

 

Du vent est annoncé pour la nuit, le risque est grand qu’ils me gardent, donc je décide de rester et de continuer le traitement de mes amis plagistes.

Ils ont été adorables ! Le marin blessé a été entouré, il a eu de l’eau fraiche à boire, du coca, des encouragements. Alessandro, tu es un Grand Monsieur, et je te l’ai promis, je reviendrai avec le prochain équipage passer un moment avec vous tous !

 

Quand ça a commencé à aller un peu mieux, les Carabinieri de la Guarda Costiere sont arrivés dans leur canot pour faire un constat, et repartir. Là encore, Alessandro a fait le relais, avec mes papiers à la main: ouf, pas besoin de parler, d’expliquer !

 

 

 

Vers 19h00, Alessandro m’a ramené à bord, et j’ai pu rejoindre au moteur le mouillage de la baie au nord de l’isola Ferragione, ou je suis toujours ce soir 1er juillet.

 

Entre temps, la main et le bras qui avaient doublé de volume ont commencé à dégonfler (j’ai fait une photo, mais je ne vous la montre pas, ou plutôt, si je vous la montre), en partie grâce à des comprimés de corticoïdes obligeamment fournis par l’équipage sympathique du voilier français MAYAPIS, présent sur rade.

 

 

 

Demain, Profiteole et Tursiopuce arrivent à Cagliari, ayant été épargnées par la grève des contrôleurs aériens.

Une autre aventure commence, plus douce celle-là…

 

Le 1er juillet 2015

Cap au Sud

 

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