S/Y AMARANTE
Dimanche 14 juin 2015
Ça y est, on va larguer les amarres pour une nouvelle virée nautique dans le terrain de jeu favori d’Amarante !
Moi, Barracuda
, mes nageoires commençaient à s’ankyloser et à me démanger, rendez-vous compte, depuis septembre 2013 qu’elles ne s’étaient pas déployées !
Nous partirons sans L’Espadon
qui nous rejoindra plus tard.

17h00 après le plein d’eau douce,

nous quittons Port Corbière pour le quai à carburant, où nous complétons le réservoir de 224 litres de gasoil pour avoir le plein.
Et la rue de ce quai fut mémorable.

Beau temps, mer belle, un petit vent de 10 nœuds WSW puis 8 nœuds SW, nous avançons tranquillement vers le large et vers notre destination : Cargese en Corse.

Finalement, nous optons pour une solution de navigation moins fatigante pour commencer, et décidons de nous arrêter au mouillage pour la nuit dans la magnifique calanque de Morgiou.

où Capo Sud pique une tête à peine l’ancre crochée.
Quelques pina colada plus loin, la bouteille de Bacardi n’en pouvait plus et a fini par rendre l’âme face aux assauts répétés du Captain qui lui en voulait personnellement apparemment…
En fait, j’ai compris pourquoi plus tard : c’était du cubain et le Captain préfère le guadeloupéen, et le Captain, c’est comme Zorro, faut pas le faire chier ([1]).
Au menu, salade de tomates et carpaccio de bœuf parmesan, ail, oignons et basilic et je peux vous dire que nous n’avons pas eu de moustiques de la nuit, eux aussi ont préféré rendre l’âme devant notre détermination…
Nuit calme et réparatrice.
Cette fois, il n’a pas plus de cordes en mer comme certaines années passées. Nous remontons l’ancre autour de 10h et cap sur Cargèse, ouest Corse.
Chemin faisant, malmenés par une houle dure de NW sans vent, nous décidons de changer de route et optons pour une arrivée directe en Sud Corse.

Nous passerons la journée et la nuit à la voile par vent de SW 15 à 20 nœuds, toute la voilure dehors, établie au près bon plein. La mer est formée au début puis se calme en fin de nuit et début de matinée.

Le Cap’tain nous prépare un déjeuner mémorable : cabillaud grillé, chorizo et pommes de terre sautées le tout arrosé d’un rosé de Provence.
Et on a terminé par un petit munster parce qu’il ne faut pas oublier ses origines gauloises…

Nous avons croisé à peu près tous les ferries qui traversaient cette nuit-là… du Corse, du Sarde, de l’Italien, bref tout ce qui ressemble de près ou de loin à un promène-couillon amélioré…
La traversée en faisant le quart à deux étant quelque peu fatigante, finalement la première escale sera Bonifacio et ses bouches.
Mais je laisse la plume au Cap’tain
pour la suite de nos aventures. L’Espadon, tes nageoires sonores et ta truculence nous manquent !
Le 15 juin de l’an de grâce 2015
Barracuda
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([1]) On vient d’apprendre les fables de La Fontaine en classe, et la maîtresse d’école demande à Toto de raconter une histoire ayant une morale à la fin. Toto ne se fait pas prier: C’est histoire de Zorro qui est sur son cheval Tornado. Ils se baladent dans la pampa et rencontrent un vieux paysan. Le paysan en les voyant lance: ‘Eh salut Zorro, ça va?’ et alors Zorro fonce sur lui et lui balance un bon coup d’épée en plein dans le ventre! Tous les petits poussent un cri d’horreur, et la maîtresse dit à Toto: ‘Dis-donc Toto, tu ferais mieux de raconter des histoires moins sanglantes… Mais continue ton histoire ! Alors Zorro continue son chemin et arrive dans un village. Là il croise une jeune fille qui en le voyant est toute gaite et lui crie ‘Oh Zorro, bonjour, tu m’emmènes sur ton beau cheval noir, dis…’ et alors Zorro donne deux bons coups d’éperons à Tornado son cheval qui se cabre et fait retomber ses deux antérieurs sur le corps de la jolie jeune fille qui était toute gaite (avant)… rebelote, tout le monde dans la classe pousse un cri de dégoût. La maîtresse dit à Toto: ‘J’espère que ton histoire a une bonne morale, parce que pour l’instant, ton Zorro ne l’est pas, lui, moral! Vas-y, continue! Enfin Toto rentre chez lui, et là l’attend Bernardo. Mais Bernardo est très excité et il veut faire comprendre quelque chose à Zorro qui ne comprend rien à tous les grands gestes de Bernardo (Rappel: Bernardo est sourd-muet). Alors Zorro prend Bernardo par le col de la veste et le balance dans les escaliers! Voilà’ La maîtresse prend la parole: ‘Eh bien alors Toto, il n’y a pas de morale à ton histoire de Zorro?!’ Toto répond: – Si m’dame, la morale, c’est qu’il faut pas faire chier Zorro!’