S/Y AMARANTE
30 juillet 2014
En appareillant de Palerme, ce matin du 30 juillet, nous faisons une brève escale pour désengager le propulseur d’étrave d’un bout qui trainait dans le port.
Caposud plonge dans le bouillon de culture de l’eau du port et parvient à dégager l’hélice. Douche chaude, brossage de dents, pulvérisation nasale et pastis assureront la désinfection du Capitaine.
La traversée jusqu’aux Iles Maddalena est tout sauf confortable. Le vent est tombé, mais une méchante houle de Nord-Ouest va nous accompagner jusqu’au bout.

Nous décidons d’escaler seulement 4 heures à La Gavetta, le temps d’avitailler, et de déjeuner dans un restaurant avant la traversée finale.
Le port est plein, et l’Ormegiattore nous dit de nous amarrer à l’extérieur de la digue du large.

Nous nous glissons contre un yacht à moteur, plus haut que long, d’où débarque une famille endimanchée, et nous assistons à la scène magique suivante :
Le Fils (malingre, peau blanche, ton de voix châtié mais craintif), passant la coupée :
Père, dois-je allonger la coupée d’un mètre ?
Le Père (en costard de yachtman, cheveu gris gominé, naseau au vent) à son fils:
Mais zenfin, non, pfff !
Et se tournant vers son capitaine-larbin :
Antoine, vous assurerez la veille ?
Tandis que la mère dans ses atours s’impatientait…
Nous nous dîmes entre nous que le fils n’hériterait surement pas de la boîte de son père…
1er Aout
La traversée vers l’Estaque fût une classique du genre, à la voile et au moteur, et nous arrivâmes fourbus par ces quatre jours de mer consécutifs, non sans savourer une fois de plus un coucher de soleil comme seule la mer Méditerranée peut offrir.

L’Estaque, le 2 aout 2014, 02h00
Caposud
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