S/Y AMARANTE
27 septembre 2013 – Marina di Campo – Port Cros
Marina Di Campo : difficile de ne pas rester séduit par ce charmant petit port de pêche, et par l’accueil des personnes rencontrées.
A commencer par l’ormeggiatori (maître de port) et son acolyte lamaneur bourru-mais-sympa, qui nous a amarré, et branché le câble d’alimentation.
On nous a fait comprendre que le passage d’Amarante à quai était gratuit en cette saison, mais qu’il serait opportun de gratifier le brave lamaneur d’un billet de 10 euros : ‘per l’electtricità, signore’.
Difficile de refuser le pourboire à ce brave homme, qui objectivement savait comment l’utiliser, au vu des effluves œnologiques que nous recevions sous son vent.
L’accueil encore, au restaurant, et dans les magasins ! Les gens se sourient, plaisantent, on vous regarde avec bonne humeur. C’est une constante de l’ambiance italienne, que nous avons appréciée à toutes nos escales, et même à Rome.
Qui plus est, le métro, le bus, le train, tous les moyens de transport que nous avons utilisés, sont sains : ça aide certainement les italiens à se comporter courtoisement entre eux.
L’Italie est un beau pays où il fait bon vivre son âme occidentale et méditerranéenne.
Mais il nous faut quitter notre dernier port italien et sa magnifique baie pour la grande traversée de retour. Nous larguons les amarres et virons la chaine pour appareiller à midi.
Derniers regards vers Elbe qui s’éloigne,
Ceux de Captain Trudd :
Et ceux d’Espadon, qui parle déjà de côtelettes d’agneau et de purée battue à l’huile d’olive.
Le temps est beau, mais le ciel se charge lentement. Un régime d’est va s’installer sur le bassin, nous dit la météo.
Après 33 milles de route moteur-voile, nous passons le Cap Corse
Et doublons le cap sud de l’île de Giraglia à 18h20
Mais le moulinet de la ligne de traine siffle, et nous nous précipitons pour relever la prise : un superbe maquereau pour deux s’est fait prendre par erreur (à 7,5 nœuds) et se trouve bientôt dûment apprêté par les mains calleuses de l’Espadon.
Il a l’air encore tout surpris (le maquereau, pas l’Espadon).
La technique est rodée : mouline, mouline, chope le bestiau à l’épuisette, un coup sur la tronche, une grande boutonnière, arrache la tripe, un coup de jet d’eau, et zap, dans le plateau . Total : 15 minutes.
On va le rassir un peu au frigo, et demain : festin maritime !
Alors que la côte Corse s’estompe, et que le soleil se glisse dans le coton gris du ciel provençal, nous préparons le bateau pour la nuit et entamons le rythme des quarts de grande traversée.
En mer, 27 septembre 2013
Caposud
