27 juin 2012 – Iles Eoliennes

 

 

S/Y AMARANTE

 

 

27 juin 2012

 

Ils ont fait fort, les nouveaux engagés, peuchère ! De la crème de matelot, foie de marin !

 

Ils placent haut la barre, mais ils ne sont pas au bout de leurs surprises.

Après quelques Mojitos faits avec les herbes du bord, le Mérou Maori nous concocte un poisson à la tahitienne, pour lequel il a fallu aller chercher, que dis-je enlever de haute lutte, des carottes fraîches.

 

 

 

 

 

 

 

Puis nous quittons le ponton de Buena Fonda, ou nous avons eu bon accueil, venant pour la deuxième fois, et ou curieusement, le coût de passage a été fixé à 60 euros, au lieu de 70 comme la première fois.

 

C’est sans doute qu’on finit par faire reconnaitre son autorité, tout basané et buriné par les heures de mer…

 

Tellement que Joanna, la préposée Ormegiattora a machinalement écrit 50 euros sur le ticket, et a lâché avec un sourire volcanique : oupsi, escusi, che caldo, no ? en gribouillant un 6 sur le 5, tandis que le Captain basané s’entendait répondre avec stupéfaction : prego, no problema, grazzie, arrivederchi, ce qui constitue l’essentiel du vocabulaire nécessaire pour survivre dans les îles Eoliennes.

 

Nous appareillons vers le quai à carburant AGIP, après avoir embarqué la Rascasse de force, puis l’avoir dissuadé de sauter à l’eau après le départ, pour rejoindre Angelina bella, la vendeuse de légumes aux carottes si drues et à la menthe si poivrée.

Au quai à gas-oil, malgré le risque de fugue, le Captain buriné, échaudé par l’escale précédente, envoie la Rascasse vérifier le compteur au démarrage du pompage, et ce, tandis que le Mérou Maori Assez Leste connecte le tuyau-qui-va-bieng et surveille. ‘tention, heing !

 

 

 

 

Curieusement, le pompiste à gueule de Cantona s’empresse, et arborant un sourire entendu, fait repasser le cadran de 50 litres à 0, nous ménageant ainsi une économie substantielle.

Cette action correctrice regonfle le moral la Rascasse, et de redore le blason du Captain buribasané.

 

 

 

 

 

Les îles se succèdent :

Lipari que nous quittons,

 

Salina,

 

 

Panarea,

 

 

et enfin, le Géant de terre et de mer : Stromboli.

Il nous domine de sa masse imposante : 936 mètres de hauteur émergée, sur 2 000 mètres de fond, en éruption permanente.

 

 

 

 

 

 

Des marins tatoués, ravivant les ataviques incantations qui depuis les temps immémoriaux, s’élèvent du pied de la masse tellurique surgie de la mer matricielle, d’un regard, d’un esprit entendu, partagent l’intensité du moment.

 

 

 

Dialogue :

Capo Sud (à gauche sur l’écran) : C’est puissant!

Il tourne la tête lentement vers Mérou Céleste…

Mérou Céleste (à droite) : Voueï!…

Il conserve l’expression de visage Maorie typique, regard lointain, traits durs

 

 

Mais la Rascasse réclame le bain rituel, et sans attendre, l’échelle est abattue dans les flots.

 

 

 

 

Remettant en route, nous passons le village de San Vincenzo.

 

 

 

 

Et laissant le Stromboliccio sur tribord,

 

 

 

Nous mettons le cap au 293° vers Olbia, non sans nous émerveiller encore des terribles soubresauts du Géant.

 

 

 

 

Dont ce superbe pétoulet tellurique

 

 

 

 

Qui provoque une avalanche de scories et de blocs jusqu’à la mer.

 

 

 

Cap au large, Marin, encore et encore, tu finiras bien par arriver quelque part.

 

 

En mer, le 27 juin 2012

 

Capo Sud

 

 

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