S /Y Amarante
Après les excellents mots de Cap’tain Troude sur nos aventures d’hier, et cette ancre qui nous a bien occupés, aujourd’hui, c’est le grand départ pour le retour vers Marseille.
08h07
Mon coloc, N’ Est-ce-pas-donc
, se lève tel le guerrier moyen, à l’attaque de la douche qui n’avait rien demandé.
Puis il sort pour nous chercher des croissants au bar du quai.
08h32
Nous préparons Amarante pour le retour sur l’Estaque.
On sort le tuyau d’eau pour passer un coup sur le pont. Et même si je suis un fou de tresses diverses et variées, je finis par l’enrouler correctement dans le coffre arrière.
09h24
Nous appareillons et faisons un stop au quai à carburant.
Comme c’est la crise des fonds marins, nous naviguons prudemment pour éviter qu’Amarante ne traine sa quille n’importe où (moins de deux mètres de fond dans ce port, comme vous le rappelait hier notre cher Cap’taine Troude, si vous avez suivi l’histoire).
Pas moyen de faire fonctionner la maquina de tarjeta (expression Majorquine typique, qui désigne le mange-fric automatique où on met sa Gold), du coup, on appelle l’avitailleur qui nous indique arriver dix minutes plus tard.
Finalement, ce sera une avitailleuse avec un doigt majeur handicapé, ce qui fait qu’on fait tout, sauf taper le p….. de code sur la maquina, car les autre doigts (los otros dedos) sont valides et on ne rigole pas avec el dinero.
250 litros à 1.30 Euros el litro muy caro pour compléter le plein au départ.
10h36
Cette fois, c’est parti. La mer est belle, une quinzaine de nœuds de vent orienté à l’Est.

La sortie de Cala d’Or, au moteur.

12h01
Cap’taine Troude nous indique que si ça continue, ça va être l’heure. Et il a raison, le Captain, ça a été l’heure !!

13h08
Dégustation de magrets de canard accompagnés d’une poêlée de cèpes à l’ail, préparés brillament par le Captain.
Sublime.
Un fondant au chocolat pour finir.
Mais comme Lèche Pardon
n’en avait pas envie au départ, ben, il coupe soigneusement l’arrivée centrale du gaz dans cet esprit de sécurité exacerbé qui lui fait appuyer sur tous les boutons allumés en rouge au tableau électrique… ce qui bien entendu coupe le four et met en danger le moelleux des fondants.
Troude boude le temps habituel.
Je finis par rattraper l’affaire, et même Lèche
se régale en le léchant les dedos.

15h00
Les quarts se succèdent et c’est au tour de Laisse Pas Faire
de s’y coller. On baisse un peu la musique pour que ça ne brouille pas l’écoute de la VHF.
17h20
Nous passons au large de la belle Minorque, aux doux paysages agrestes où allègrement, la pelle paysanne bine, tandis que la bique hélas maudite en ces lieux, s’ébat joyeusement dans les haies paysagères du cru, taillées dru.

21h00
La mer est un peu plus agitée sous un vent qui vire au Nordet, et elle se renforce progressivement, ce qui ne permet pas un dîner très élaboré.
Je prends mon quart alors que mes compères partagent le bout de kit alimentaire anti-brafougne.
Je ferai de même un peu plus tard : œuf dur mayonnaise (pas besoin de la faire monter – la mayonnaise – elle est montée toute seule) et le jamon iberico entre deux miches de pan de Mallorca Harrys completo et une cerveza bonita San Miguel fresca derrière le gosio.
23h54
Je vais réveiller mon coloc Hesse Paton, S. Pacon, Est-ce Par Là, S. Plafond
, enfin vous voyez qui je veux dire.
Avant de lâcher la barre, comme d’habitude, je rentre ma fin de quart sur l’ordinateur de bord qui enregistre toutes nos données de navigation automatiquement.
Cap’taine Troude a monté un système de navigation très élaboré.
Tout est sur l’ordinateur : les cartes et les données de navigation ; position GPS, trace de route, sens et force du vent, données météo mises à jour par satellite, etc… le tout couplé au radar, disponible sur répétiteur à l’intérieur à la table à cartes, comme dans le cockpit, ce qui rend la navigation très sûre et franchement agréable.
Il y a même deux téléphones de bord, phonie et data: un GSM pour la navigation côtière et un Iridium satellitaire pour la navigation en pleine mer.
Je vais dormir avant de réattaquer mon quart à six heures demain matin, non sans avoir monté au préalable ma barre antiroulis, celle qui vous évite de tomber régulièrement de votre bannette et de finir couvert de bleus.
Quelque part en mer Méditerranée entre Majorque et Marseille
le 1er mai 2011
Barracuda
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