S/Y AMARANTE
Fin de traversée Cassis- Bonifacio et escale à Bonifacio.
Ce 25 mai 2010, après une nuit courte, je, Barracuda prend le quart. C’est un quart de sénateur, sous un soleil légèrement voilé, mais une météo tout de même très calme. L’Espadon finit par se lever, non sans avoir fait préalablement vibrer et trembler la coque d’Amarante tout au long de la nuit, par les battements réguliers de ses ouïes déchaînées par les claquements de la houle sur la coque d’Amarante. La nature quoi.
Capitaine Trudd vaque lui à la table de navigation et à son téléphone.
Capitaine Trudd nous prépare des andouillettes accompagnées d’une purée de pommes de terre à l’huile d’olive, le tout arrosé d’un rosé de Provence fort sympathique. L’équipage en son entier s’en rappelle encore.
L’Espadon quant à lui nous prépare un café à sa façon. Il a ses petites manies qu’il ne faut pas contrarier. C’est comme ça un Espadon. Je ne résiste pas à vous en livrer la recette. Faire bouillir cinq litres d’eau à gros bouillons. Attendre quinze bonnes minutes (c’est long, cinq litres). Se servir une petite gnôle en attendant. Vérifier que l’eau n’est pas encore bouillante. Se resservir une gnôle. Demander à l’équipage s’il prend du sucre même si on sait tous qui prend du sucre ou n’en prend pas. Reprendre une gnôle. Verser l’eau bbbouillante dans les tasses. Penser à taire faire les cafés avec la pachine machine à espresso estresso ecstresso etresso enfin merde, avec la putain de machine à kafé café. Ça donne ça :
Peu après, hilare, l’Espadon se livre joyeusement à l’exercice de la vaisselle,
Le Capitaine Trudd reprend les commandes car nous arrivons sur les atterrages de Bonifacio et l’endroit étant passant, toute la concentration légendaire dudit Capitaine est nécessaire pour éviter les promènes-couillons lâchés dans la nature pour déverser leur lot de bides à l’air et de dos brûlés au troisième degré enduits de lait de coco et autres crèmes anticellulite. Et l’exercice n’est pas facile.
Quant à l’Espadon, il cherche toujours et encore comment améliorer sa recette du café en scrutant l’horizon.
Et malgré tout, Amarante finit par embouquer les passes de Bonifacio.
Et puis vient l’heure du réconfort. Capitaine Trudd explique avec moults gestes à l’Espadon que le ti’punch se fait et se boit avec du rhum, du citron, du sucre et de la glace. C’est un fait et personne ne peut le contester. L’Espadon lui rétorque que le pastis se fait et se boit avec du pastis. Ainsi va la vie.
Ce 25 mai au soir, alors que nous nous apprêtons à larguer les amarres pour la côte ouest Sardaigne, le Baraccuda signe sans doute ce qui relève de son plus bel exploit maritime : arriver en larguant la pendille à ce qu’elle s’enroule autour de l’hélice du propulseur d’étrave brisant net ladite hélice.
L’ambiance est moins à la fête, comme nos chers lecteurs pourront l’imaginer.
Après quelques temps et réflexions, Capitaine Trudd plonge pour aller inspecter les dégâts. Puis, il décide d’aller acheter un kit de plongée afin de lui permettre de plonger et de remplacer la fameuse hélice lors d’un prochain mouillage, l’eau du port étant quelque peu encombrée ça et là de matières diverses et variées rendant la plongée moins agréable.
En passant le long des quais de Bonifacio, le Capitaine Trudd et le Barracuda s’arrêtent dans un magasin de pêche et accessoires et investissent dans un équipement professionnel de pêche au thon. Le vendeur en tremblait en les voyant sortir avec tout cet attirail de tueurs de thons. Puis ils se dirigent vers le magasin de plongée et Capitaine Trudd fait l’achat du kit de plongée qu’il voulait acquérir depuis longtemps.
Enfin, l’Espadon les rejoint pour un pot sur le port, au bar du Quai. Nous rappelons à nos chers lecteurs que les contrepèteries sont d’usage sur Amarante.
De retour sur Amarante, préparation d’un dîner-télé que je vous laisse découvrir. L’équipage ne se laisse pas abattre !
Barracuda
Bonifacio, en l’an de grâce 2010, le 25 mai vers 18h45.