Du 11 au 13 mai 2006 – Minorque (1)

 

 

S/Y Aquila Maris

 

 

Minorque 2006 – 1

 

 

Cette année, la virée nautique des frangins est en direction de Minorque.

 

 

11 mai

 

Espadon et Barracuda, mes comparses et frères qui plus est, arrivent dans la matinée.

La traversée dure environ 36 heures de Martigues à Mahon, et nous appareillerons ce soir pour atterrir de jour sur Minorque.

 

La météo nous donne 20 nœuds de vent de secteur sud à sud-est en provenance de Sicile, donc avec une mer certainement formée et creuse dans deux jours. D’ici là, le temps est beau et calme.

 

 

 

 

 

 

On en profite pour faire quelques réglages dans la mâture.

 

 

 

 

20h24 le 11. Appareillé.

21h02. Par le travers du Fort Saint Antoine.

 

C’est assez étrange de passer un point tournant, et que le suivant soit celui de l’arrivée…

 

 

 

 

 

Avec un vent venant de l’avant bâbord, je préfère rester au moteur cette nuit pour éviter des manœuvres de voiles dans le noir, les prises de ris dans la grand-voile étant assez délicates.

 

 

12 mai

 

04h00. Le jour pointe.

 

 

 

 

 

05.30. Le vent est passé au sud-est à 10 nœuds : tandis que le soleil se lève, je mets à la voile.

 

 

 

 

 

Les quarts se succèdent.

 

 

 

 

 

Dans ce temps maussade et variable, on changera plusieurs fois de mode : moteur seul, voile seule, voile et moteur.

 

 

 

 

 

Avec une embellie en fin de journée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une nouvelle nuit en mer démarre, avec un ciel plus clair, et un temps calme.

 

 

 

 

 

 

13 mai

 

07h10. Dans l’Est du Cabo Cavalleria de Minorque.

09h07. Dans l’est de la punta s’Espero à 0,28’.

 

 

 

 

 

 

09h20. Embouqué le chenal d’entrée de la baie de Mahon.

 

 

             

 

 

 

Nous tournons un moment en appelant à la VHF, et finalement, après s’être embringués dans le fond de la baie en faisant même marche arrière pour ne pas se tanquer (bloquer en marseillais), le Club Maritimo ( cloube marrrrritimo… ) nous répond et nous propose une place à quai.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et quelle place : aux portes de la ville vieille.

 

 

Mahon, ville d’histoire, à la charnière des guerres de conquête du monde occidental des britanniques et des ottomans.

 

L’histoire n’est qu’une suite de guerres de prééminence de modes de civilisation : catholique, anglo-saxonne et islamique. (Caposud, 21e siècle après JC)

 

Du VIII° au XIIIe siècle, les îles Baléares sont sous domination des musulmans.

 

Au XIIIe siècle les Baléares sont conquises par le roi d’Aragon (reconquista) et font partie du royaume de Majorque. Les îles sont fréquemment attaquées par les corsaires barbaresques qui écument la Méditerranée.

 

De 1708 à 1782, les Anglais solidement implantés à Gibraltar et à Malte, se rendent maîtres de Minorque (sauf pendant la guerre de Sept Ans) qui devient une base navale anglaise par le traité d’Utrecht de 1713.

Le contrôle britannique sur la moitié ouest de la méditerranée, de Gibraltar à Malte en ferme l’accès aux Ottomans, de même qu’à la France ou à l’Espagne. En revanche, pour le bien des Iles, les attaques constantes de pirates turcs et arabes prennent fin avec la domination anglaise dans cette région maritime.

 

Pendant la guerre de sept ans, le 20 mai 1756 (Louis XV), un combat naval met aux prises l’escadre française de Toulon, commandée par La Galissonière, à celle de John Byng, arrivé de Gibraltar pour secourir l’île où vient de débarquer l’armée du maréchal de Richelieu.

 

 

Le Foudroyant, vaisseau amiral de l’escadre de Toulon

 

 

Ce combat naval, très codifié (combat en ligne travers au vent) et peu glorieux (les anglais fuient) aura l’avantage d’épargner des vies humaines (38/184   et 45/162  morts/blessés)

L’Amiral Byng sera exécuté un peu plus tard pour sa défaite.

 

La retraite de l’escadre anglaise provoque le 29 juin après la chute du fort Saint Philippe, la reddition de l’île qui va rester entre les mains de la France jusqu’à la fin de la guerre. Victoire de courte durée, Minorque étant rendue aux Anglais lors d’un échange contre Belle-Île-en-Mer.

Minorque n’est rendue définitivement par les anglais à l’Espagne qu’en 1802 (Paix d’Amiens).

 

En 1830, Mahon sert de base arrière au corps expéditionnaire français, durant la phase initiale de conquête de l’Algérie : support, ravitaillement, hôpital militaire. Minorque se place parfaitement bien sur la route maritime entre Alger et Marseille.

L’occupation française de l’Algérie, dont le but principal est le contrôle de l’empire Ottoman, mettra un terme décisif à la piraterie en Méditerranée.

Lors de la grande vague d’immigration des Minorquins vers l’Algérie française, entre 1830 et 1870, ceux-ci, nombreux, sont souvent appelés « Mahonnais ». Ils vont former une large partie de la population pied noir.

 

 

14h00

 

Nous partons déjeuner en ville, et découvrir ses secrets.

 

 

 

 

Celui-là, c’est une valeur sûre… Il n’y en a pas de meilleur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette nuit sera douce et sirène.

 

 

Mahon, le 13 mai 2006

 

Caposud

 

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